Au Palais des Festivals, David Lisnard a présenté ses vœux aux Cannois. Entre ambition locale et préoccupations nationales, David Lisnard a tracé les grandes lignes d’une vision à la fois pragmatique et résolument tournée vers l’avenir.
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C’est dans une salle comble du Palais des Festivals et des Congrès que près de 2.500 Cannois se sont réunis ce samedi 25 janvier pour assister à la traditionnelle cérémonie des vœux du maire.
Devant ses plus proches collaborateurs, personnalités politiques mais aussi de nombreux maires et élus locaux, David Lisnard a déroulé un discours plein d’espoir pour Cannes, mais aussi pour la France.
“Lutter contre la bureaucratie pour retrouver de la performance publique”

Au cours d’une allocution de plus de 2h, l’édile a dressé le bilan d’une année 2024 particulière. D’abord en évoquant la situation à l’échelle nationale :“Notre pays n’est pas en bonne santé. On a le record du monde de la dépense publique, celui aussi des prélèvements obligatoires. Pourtant, il y a une déliquescence de certains services publics de proximité de l’État.”
David Lisnard s’en prend, comme à son habitude, à la centralisation, la technocratie et la bureaucratie qui contribuent “au blocage de la France”. “En 20 ans, on a eu beaucoup de transferts de charge, une augmentation des obligations. Et parallèlement, on a une réduction des pouvoirs financiers et juridiques. C’est un vrai problème” .
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Le maire de Cannes a plaidé que davantage de pouvoirs soient conférés aux collectivités locales. Il regrette notamment que les maires n’aient pas la possibilité “d’expulser des HLM les délinquants”. Une compétence indispensable selon lui, pour “protéger les habitants, pour faire comprendre que quand on porte atteinte à la société, on n’est pas protégé par la société. Ensuite, c’est une question de justice, parce qu’il y a des milliers de personnes qui attendent des logements, des gens honnêtes. Voir des logements sociaux co-financés par le contribuable attribués à des voyous alors que des gens bien attendent, c’est scandaleux. La France, n’a pas à aider ceux qui portent atteinte à la France et qui crachent sur la France.”
David Lisnard a réitéré ses propos au sujet des bateaux de croisière, dont les maires ne peuvent réguler ou interdire leur venue au large. Une manière aussi de faire le lien avec la récente décision de Christian Estrosi à Nice qui souhaite bannir ces embarcations des ports de la Métropole niçoise : “Je me réjouis que d’autres maires nous rejoignent dans ce combat que je mène depuis très longtemps.”
Pour rappel, Cannes avait imposé en 2019 sa charte environnementale aux navires de croisière. Signé par toutes les compagnies, ce dispositif oblige les paquebots à utiliser un carburant à 0,1% de soufre, à empêcher tout rejet en mer d’eaux usées et à mouiller hors des champs de posidonies.
“Il y a encore trop de problèmes à Cannes”
Véritable cheval de bataille depuis son arrivée à la tête de la ville en 2014, David Lisnard souhaite accentuer la lutte contre l’incivisme. “Cela passe par la prévention bien sûr, mais aussi par la répression puisque plus de 246.000 PV ont été dressés”, souligne-t-il, tout en rappelant que l’argent de ces contraventions revient à l’État.
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Le premier magistrat de la ville s’est de nouveau félicité, comme nous l’indiquions dans cet article, de l’arrivée de 7 nouveaux policiers nationaux. “Mais il en manque toujours 46”, explique-t-il.
Au sujet de la sécurité, le maire se dit encore insatisfait. “Il y a encore trop de problèmes à Cannes. On n’est pas au niveau. Il y a encore trop de vols de montres, trop d’agressions, trop de rixes. Ça ne peut pas être parfait, mais on doit faire mieux vu les moyens que l’on déploie. On ne baissera ni les yeux, ni les bras face à la délinquance, à l’incivisme, à ceux qui veulent imposer la loi des voyous”.
De grands projets à Cannes en 2025
Comme le veut la tradition, David Lisnard a profité de cette cérémonie pour énumérer les nombreux projets à venir à Cannes. On retiendra l’inauguration dans quelques jours du Centre d’art contemporain La Malmaison, entièrement rénové et dont les espaces d’exposition ont été triplés.
Mais aussi le tout nouveau square Campestra au coeur du quartier Carnot, la résidence autonomie Saint-Louis en avril ou encore la création d’un campus du spatial à Georges Méliès.
L’année 2025 sera aussi marquée par la construction d’un immeuble de 76 logements dans lequel se trouvera un centre médical au rond-point de la Gaieté à La Bocca, d’un nouveau musée au Suquet consacrée à la collection d’art contemporain africain de Jean Pigozzi, et le déploiement du photovoltaïque sur différents sites municipaux (IUT, écoles, FAC).
Sans oublier les travaux qui avancent du côté du marché Forville, mais également l’important chantier de la place Roubaud, qui accueillera à proximité un hôtel 4 étoiles.
“Plus que jamais, je m’engage pour Cannes. Pour qu’elle reste une ville à taille humaine, qui protège et valorise à son patrimoine, fidèle à son identité mais aussi à sa vocation internationale. Cannes est mon bonheur, la France est mon devoir”, a‑t-il conclu.