Face à une situation économique incertaine, Cannes vise à adopter un budget 2025 prudent, entre désendettement et investissements, sans augmenter les impôts.
Dans un contexte économique national marqué par l’incertitude, Cannes poursuit une gestion budgétaire rigoureuse. La censure du gouvernement Barnier et l’absence d’une loi de finances 2025 ne freinent pas les ambitions de la municipalité, qui reste fidèle à sa stratégie de “rigueur bénéfique”.
Depuis 2014, la Ville adopte une approche méthodique qui lui a permis de maintenir un équilibre financier tout en poursuivant des projets ambitieux. Cette stratégie continuera d’être appliquée en 2025 “selon le principe de prudence”, explique David Lisnard, maire de Cannes. “Personne ne sait ce qu’il se passera dans les prochains mois”, lui a‑t-on soufflé il y a quelques jours dans les couloirs du Sénat.
À l’occasion du dernier conseil municipal de l’année, l’édile a présenté le bilan comptable de l’exercice 2024 et les orientations budgétaires pour 2025. Et face à des crises successives, l’inflation persistante et des prélèvements étatiques en hausse, la commune affiche des résultats financiers solides.
Des dépenses maîtrisées malgré les crises
En 2024, Cannes a réussi à réduire sa dette de 6 millions d’euros, bien au-delà des prévisions initiales qui tablaient sur une baisse d’un million d’euros. À la fin de l’année, la dette communale s’établit ainsi à 178,4 millions d’euros, soit une réduction totale de 76,55 millions d’euros depuis dix ans.
Les dépenses de fonctionnement ont été strictement encadrées, augmentant de seulement 1,82% par rapport à 2023, bien en deçà de l’inflation. Les charges de personnel, impactées par les revalorisations salariales nationales, ont été contenues grâce à une gestion optimisée des services municipaux.
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En parallèle, la Ville a maintenu un taux d’endettement bas, avec une capacité de désendettement de 4,87 années, largement inférieure au seuil d’alerte fixé par l’État (12 ans).
Cette performance a permis à la municipalité de clôturer l’année 2024 avec un excédent de fonctionnement de 2,69 millions d’euros. “Ces résultats sont le fruit d’une gestion rigoureuse et méthodique menée depuis des années”, se félicite David Lisnard.
Des investissements massifs, sans augmenter les impôts
Face à la baisse continue des dotations de l’État, divisées par deux en dix ans, la Ville prévoit de conserver un niveau d’investissement de 80 millions d’euros en 2025. La dotation générale de fonctionnement, qui s’élevait à 30,3 millions d’euros en 2014, est tombée à 14,9 millions d’euros en 2024.
En 2024, les décisions budgétaires du gouvernement auraient dû entraîner une perte de 7,5 millions d’euros pour la commune. Malgré cette contrainte, la Ville a ainsi opté pour une gestion prudente, visant à minimiser l’impact sur ses projets et ses investissements, tout en évitant d’augmenter la pression fiscale locale.
Parmi les chantiers emblématiques figurent la rénovation du marché Forville (4,7 millions d’euros) ou encore la modernisation du Palais des Festivals. La requalification complète de La Bocca représente le principal investissement, avec une enveloppe de 12,7 millions d’euros.
Des projets qui ne se limitent pas à l’amélioration du cadre de vie. Ils visent aussi à soutenir l’économie locale et à renforcer l’attractivité touristique de la ville. “Investir, c’est préparer l’avenir tout en maintenant notre qualité de service public”, a souligné le maire.
Pas d’augmentation des impôts locaux
Malgré des finances sous tension, Cannes s’engage à ne pas augmenter les impôts locaux. Les taux communaux resteront inchangés en 2025, sans nouvelle taxe ni surtaxe sur les résidences secondaires. Les abattements fiscaux en faveur des personnes en situation de handicap ou des familles à revenus modestes seront également maintenus.
Les élus se réuniront en février prochain pour adopter le budget 2025. Avec, d’ici là, la probabilité que la situation nationale se clarifie…