Particulièrement touchée par le violent épisode orageux du 23 septembre dernier, la Pharmacie du Prado peut de nouveau accueillir ses patients après d’importants travaux de rénovation. Une bonne nouvelle pour le quartier et un vrai soulagement pour le gérant de cette officine historique, après six mois de fermeture.
“Quelle joie et quelle fierté de pouvoir enfin rouvrir”, nous lance avec un large sourire le titulaire de la Pharmacie du Prado, Philippe Delaye. Accueillant chaleureusement ses visiteurs dans son officine entièrement rénovée, le gérant savoure ce moment qu’il a tant attendu. “Le chemin a été long et compliqué”, reconnaît-il avec émotion.
Clients fidèles, riverains et proches de Philippe Delaye… Ce samedi 15 mars en fin de journée, ils étaient nombreux à se réunir au 73 boulevard de la République à Cannes pour célébrer la réouverture tant attendue de cette pharmacie emblématique du quartier. “Les patients sont là, la ferveur du quartier est là. C’est tout ce qui compte. Vous savez, on est aussi un lien social”, confie le gérant.
D’importants dégâts et une longue attente

Le 23 septembre dernier, Cannes a été frappée par un orage soudain et intense qui a submergé une partie de la ville en un temps record. En à peine 20 minutes, 50 mm de pluie sont tombés causant de nombreux dégâts dans des commerces et habitations du boulevard de la République, dont la pharmacie du Prado. Un violent épisode qui a mis ce quartier, déjà durement touché en 2015, à rude épreuve.
En l’espace de 23 minutes, plus de 50 mm de pluie se sont abattus sur le centre-ville. “Nous n’avons eu aucune alerte”, dénonçait rapidement David Lisnard, maire de Cannes. Météo France n’avait émis qu’une vigilance jaune pluie-inondation, et personne n’aurait pu imaginer une telle violence de la tempête.

“Nous avions déjà traversé une situation similaire en 2015, donc j’avais anticipé au maximum. J’avais tout prévu pour pouvoir gérer la situation. Mais finalement, les choses ne se sont pas du tout passées comme je l’avais imaginé.” La pharmacie, fermée depuis l’événement, a dû attendre plusieurs mois avant de pouvoir lancer les travaux de rénovation, retardés par des complications administratives.
En cause ? La lenteur de la reconnaissance d’état de catastrophe naturelle. “Cela a été très long, dur et difficile”, se rappelle le gérant. “Surtout, on ne comprenait pas. Pendant trois mois, on était dans l’attente la plus totale. Ce qui bloquait notre reconstruction, notamment avec les assurances. Et c’est enfin tombé le 21 décembre, comme un vrai cadeau de Noël.”
Une véritable renaissance en deux mois et demi

Abandonner ? Impensable pour Philippe, prêt à tout pour se relever. Pilier du quartier, il tient les rênes de la pharmacie depuis 1996, prolongeant l’héritage familial initié par ses parents en 1966. “Il a fallu repartir de zéro. On a commencé par tout vider à partir de fin décembre”. Peinture, électricité, mobilier… Absolument tout a été rénové, du sol au plafond.
Après deux mois et demi de travaux, l’officine renaît avec une touche de modernité et quelques aménagements, tout en conservant son identité. Derrière le comptoir, le message “I’m back” trône fièrement, accompagné d’une fresque de Terminator sur l’un des murs. Tout un symbole !
Face au risque de nouvelles inondations, les dispositifs de protection ont dû être entièrement revus. Avec deux accès distincts, dont un avec un trottoir, des solutions durables ont été mises en place. “Il faut anticiper, car cela peut recommencer. Et si ça arrive, il faut être prêt.”
Plutôt que d’installer des batardeaux, dont la mise en place nécessite une présence physique, il a été privilégié une alternative plus efficace. “On a choisi de mettre une porte étanche pour sécuriser au maximum”, souligne le gérant.
Philippe Delaye a tenu à remercier le maire de Cannes, ainsi que les équipes de la Ville, “qui ont fait avancer le dossier de la reconnaissance d’état de catastrophe naturelle directement auprès du ministre de l’Intérieur”.
