Tapis rouge, expo immersive… À quoi ressemblera le futur Musée du Cinéma et du Festival de Cannes prévu pour 2030 ?

Pour faire vivre le Fes­ti­val de Cannes toute l’an­née, la Ville va se dot­er de son pro­pre Musée Inter­na­tion­al du Ciné­ma. Un com­plexe XXL où cos­tumes, archives rares et pro­jec­tions immer­sives plongeront les vis­i­teurs dans l’envers du décor. Ce pro­jet d’envergure devrait voir le jour d’ici 2030.

C’est un pro­jet majeur, d’en­ver­gure mon­di­ale ! La Ville a prof­ité de l’ef­fer­ves­cence du Fes­ti­val de Cannes 2025 pour faire de nou­velles annonces sur son pro­jet de Musée Inter­na­tion­al du Ciné­ma et du Fes­ti­val.

Dans les car­tons depuis plusieurs années déjà, ce pro­jet entre enfin dans une phase con­crète avec une ambi­tion affir­mée et un cal­en­dri­er qui se pré­cise. Et ce mal­gré l’absence d’appui con­cret de l’État.

Ce lun­di 19 mai, à l’oc­ca­sion d’une con­férence de presse, le délégué général du Fes­ti­val, Thier­ry Fré­maux, et le maire David Lis­nard, ont levé le voile sur le pre­mier mod­ule du futur Musée Inter­na­tion­al du Ciné­ma et du Fes­ti­val de Cannes.

“Un musée à la hauteur du Festival de Cannes”

Ce futur Musée Inter­na­tion­al du Ciné­ma devrait s’étendre sur 5.300 mètres car­rés, avec des par­ties con­sacrées aux expo­si­tions. Un espace de 1.000 mètres car­rés sera quant à lui dédié à l’univers du Fes­ti­val de Cannes.

Ce lieu unique, pen­sé comme une véri­ta­ble expéri­ence sen­sorielle, per­me­t­tra au pub­lic de décou­vrir des décors recon­sti­tués, des objets cultes, des cos­tumes, des con­férences de presse emblé­ma­tiques, des caméras d’époque ou encore des pro­jec­tions à 360 degrés.

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“On va con­stru­ire le musée à par­tir des œuvres, et non l’inverse. De ses couliss­es à ses moments les plus mythiques, pour mieux saisir l’essence d’un événe­ment en per­pétuel mou­ve­ment”, résume Thier­ry Fré­maux. Le par­cours com­pren­dra égale­ment une mon­tée des march­es immer­sive, pour que cha­cun puisse “vivre l’émotion du tapis rouge comme s’il était au cœur du Fes­ti­val”.

“On veut garder dans cette ville une his­toire per­ma­nente du Fes­ti­val de Cannes”, affirme le délégué général. Il pré­cise aus­si que “l’idée, c’est de met­tre un fes­ti­val en musée avec toutes les nou­velles tech­nolo­gies à notre dis­po­si­tion”. Réal­ité virtuelle, intel­li­gence arti­fi­cielle, dis­posi­tifs inter­ac­t­ifs… Toutes les inno­va­tions seront mobil­isées pour offrir une plongée unique dans l’univers du ciné­ma.

Pour David Lis­nard, l’enjeu est clair : “C’est dot­er la France d’un musée qui lui manque”. Le maire LR souligne que “Cannes est une ville de cul­ture tout au long de l’année, une ville de cinéphiles”. Avec ce pro­jet, il souhaite offrir un lieu emblé­ma­tique à la hau­teur du ray­on­nement du Fes­ti­val et du ciné­ma mon­di­al “mieux que celui de Los Ange­les avec l’A­cadémie des Oscars”.

Un projet à 80 millions d’euros

Pour la Ville, il s’ag­it d’un pro­jet colos­sal. Une volon­té forte qui s’inscrit dans la stratégie Cannes On Air, des­tinée à ren­forcer le secteur de l’image sur le ter­ri­toire. “En France, il y a un fau­teuil de ciné­ma pour 54 habi­tants. À Cannes, c’est 1 pour 14”, rap­pelle David Lis­nard.

Le coût estimé de ce vaste chantier est de 80 mil­lions d’euros, dont une par­tie sera portée par la Ville. La munic­i­pal­ité mise égale­ment sur d’im­por­tants finance­ments privés et des mécènes.

Mais le pro­jet ne béné­fi­cie pour l’instant d’aucun sou­tien de l’État, mal­gré plusieurs démarch­es. De quoi agac­er le maire David Lis­nard : “Non, il n’y aura pas un musée de plus à Paris”, clame-t-il, dénonçant un “parisian­isme” qui ignore que Cannes est la ville la mieux placée pour accueil­lir ce lieu unique.

Si le début des travaux était ini­tiale­ment prévu pour l’été 2025, le chantier ne débutera pas avant 2027. “Un appel à pro­jets archi­tec­tur­al sera lancé en 2026”, pré­cise David Lis­nard. Le Musée Inter­na­tion­al du Ciné­ma et du Fes­ti­val de Cannes devrait ouvrir ses portes en 2030.

Pour ce qui est de la local­i­sa­tion, le site le plus envis­agé pour accueil­lir le musée reste l’ancien Palais des Sports André Hen­ry, situé avenue Picaud. Mais d’autres options sont tou­jours sur la table. “On pense aus­si au Cam­pus George Méliès”, a lais­sé enten­dre le maire.