Ce mardi 3 décembre, les cours sont suspendus sur les 14 campus de l’Université Côte d’Azur, y compris celui de Cannes. Cette mobilisation s’inscrit dans un mouvement national dénonçant les contraintes financières pesant sur l’enseignement supérieur.
Comme partout dans les Alpes-Maritime, le Campus Georges Méliès de Cannes est presque vide ce mardi. L’Université Côte d’Azur a décrété une “Journée sans Université” pour tirer la sonnette d’alarme face à ce qu’elle qualifie de “pression financière insoutenable” imposée par l’État.
Dans un communiqué, la gouvernance et les partenaires sociaux de l’université ont expliqué vouloir sensibiliser le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche aux défis auxquels ils sont confrontés, tout en marquant leur solidarité avec d’autres établissements.
Un manque de soutien financier, mais pas que
Les enseignements sont donc suspendus, à l’exception des examens, pour dénoncer des conditions de financement jugées insuffisantes.
Depuis le passage à l’autonomie des universités en 2010, la dotation étatique par étudiant, la Subvention pour Charge du Service Public (SCSP), est bien inférieure à celle d’autres établissements similaires en France.
À cela s’ajoute un manque de soutien structurel. L’université n’a pas bénéficié du plan campus de 2009, destiné à rénover les infrastructures des universités françaises, et doit désormais faire face à un patrimoine immobilier vieillissant, dont l’entretien est impératif pour garantir la sécurité des étudiants et personnels.
Des problèmes chroniques qui s’ajoutent à des pressions conjoncturelles. L’augmentation des coûts énergétiques et des charges salariales alourdit les budgets déjà restreints, représentant des millions d’euros non compensés par l’État.
Ces défis financiers fragilisent un modèle pourtant salué pour sa gestion rigoureuse et ses performances académiques, comme en témoigne l’obtention du label “Initiative d’Excellence” en 2016, confirmé en 2021.
En interrompant ses activités aujourd’hui, l’Université Côte d’Azur espère provoquer un dialogue avec le gouvernement pour garantir un financement à la hauteur de ses ambitions et des attentes de son territoire.