“Rien sur la sécurité, rien sur l’immigration, rien sur l’école” : David Lisnard appelle à censurer le gouvernement Lecornu

David Lis­nard, maire de Cannes et prési­dent de Nou­velle Énergie, a vive­ment réa­gi au dis­cours de poli­tique générale du Pre­mier min­istre Sébastien Lecor­nu. L’élu, encore vice-prési­dent LR, demande la cen­sure du gou­verne­ment, qu’il juge sans cap, et sans réformes.

En renonçant, du moins tem­po­raire­ment, à la réforme des retraites, Sébastien Lecor­nu a voulu calmer le jeu avec la gauche. Pari réus­si auprès des social­istes, qui ont renon­cé à cen­sur­er le gou­verne­ment. Mais cette main ten­due a eu l’effet inverse chez Les Répub­li­cains, plus divisés que jamais.

“Le gou­verne­ment est désor­mais l’otage des social­istes”, a accusé Bruno Retail­leau, prési­dent du par­ti. L’ex-min­istre de l’In­térieur, plus isolé que jamais, dénonce un exé­cu­tif qui “s’accroche à tout pour sur­vivre”. De quoi ten­dre encore un peu plus les rela­tions avec Lau­rent Wauquiez, chef de file des députés LR à l’Assem­blée, qui, lui, a demandé à ses troupes de ne pas vot­er la cen­sure. “Si le gou­verne­ment tombe, il n’y aura ni bud­get ni sta­bil­ité”, a‑t-il mis en garde.

Mais ce désac­cord s’ajoute à une frac­ture plus pro­fonde, avec un par­ti affaib­li et un groupe par­lemen­taire éclaté. La famille LR ne cache plus ses tiraille­ments. Cer­tains élus appel­lent à une recom­po­si­tion. D’autres, sem­ble-t-il plus nom­breux, rêvent déjà d’un virage plus tranché et d’une union des droites.

“Il faut censurer” : David Lisnard appelle à un retour aux urnes

Au milieu de ce cli­mat explosif, le maire de Cannes et prési­dent du mou­ve­ment Nou­velle Énergie, David Lis­nard, a pris claire­ment posi­tion. Dans un com­mu­niqué pub­lié ce mar­di 14 octo­bre, le vice-prési­dent LR appelle à cen­sur­er le gou­verne­ment de Sébastien Lecor­nu. “Il faut cen­sur­er”, écrit-il, dénonçant un exé­cu­tif qui “con­stitue un inven­taire des impuis­sances plutôt qu’un chemin d’e­spoir pour la France”.

Selon lui, la sus­pen­sion de la réforme des retraites annon­cée par le Pre­mier min­istre sym­bol­ise un renon­ce­ment sup­plé­men­taire d’un gou­verne­ment à bout de souf­fle. “Aucune baisse de dépense publique n’est annon­cée, aucune mesure struc­turelle de maîtrise budgé­taire n’est engagée, mais de nou­veaux prélève­ments ‘ciblés’ et ‘excep­tion­nels’ ”, lance-t-il.

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David Lis­nard déplore égale­ment l’absence de propo­si­tions fortes sur les pri­or­ités qu’il estime essen­tielles. “Rien sur la sécu­rité, rien sur l’im­mi­gra­tion, rien sur l’é­cole, rien sur ce qu’il faut au pays et qui fait le cœur de nos con­vic­tions”, explique-t-il.

L’élu can­nois estime qu’Emmanuel Macron a “tenu sa promesse ini­tiale d’une révo­lu­tion, au sens le plus lit­téral du terme : un mou­ve­ment dont le point de retour coïn­cide avec le point de départ.” Et d’ajouter : “Le macro­nisme achève ain­si son tour com­plet dans le vide pour revenir à son social­isme orig­inel.”

David Lis­nard appelle les députés LR à la cen­sure du gou­verne­ment :“Il serait inac­cept­able que Les Répub­li­cains vali­dent et entéri­nent cette lâcheté poli­tique, qui serait une trahi­son de nos con­vic­tions, de nos électeurs et de l’in­térêt du pays. Il faut donc cen­sur­er.”

“Force doit revenir au peu­ple et donc aux urnes, pour un cycle élec­toral com­plet : une élec­tion prési­den­tielle suiv­ie d’élec­tions lég­isla­tives”, explique-t-il.

Et de con­clure : “La France ne se redressera ni par les alliances de cir­con­stance ni par les renon­ce­ments suc­ces­sifs, mais par la clarté, le courage et la con­stance dans les principes.”