Fraîchement nommé à la tête de la préfecture des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux a choisi un terrain symbolique, celui du quartier de la Frayère, à Cannes, pour marquer le début de son action. Un déplacement sans annonce fracassante, mais avec un message clair contre le narcotrafic.
Il n’a pas attendu pour afficher ses priorités. Tout juste 24 heures après sa prise de fonction, le nouveau préfet des Alpes-Maritimes s’est rendu sur le terrain. Et pas n’importe où.
Ce mardi 20 mai, c’est dans le quartier sensible de la Frayère, à Cannes La Bocca, connu pour ses tensions liées au trafic de drogue, que Laurent Hottiaux a choisi de faire sa première visite en situation. Une manière claire d’affirmer que la sécurité du quotidien sera au centre de ses priorités.
Une première visite lourde de sens

Dans les rues de ce quartier touché de plein fouet par le narcotrafic, le préfet a pris le temps d’échanger avec les forces de l’ordre déployées sur le secteur. Une présence remarquée certes, mais pas de nouvelles mesures annoncées.
Le maire de Cannes, David Lisnard, qui accompagnait le préfet, a salué cette première initiative sur le terrain. “C’est important que l’État montre qu’il est présent là où les habitants en ont le plus besoin”, a‑t-il affirmé.
Il poursuit : “Nous avons une ville qui nécessite encore plus qu’ailleurs de recoudre le tissu social. On a besoin d’une action régalienne. Ce que l’on attend aujourd’hui, c’est une intervention déterminée, coordonnée et durable.”
L’édile a également insisté sur l’équité territoriale entre l’Est et l’Ouest des Alpes-Maritimes : “Ce quartier a droit à la même sécurité que n’importe quel autre.”
Des moyens à renforcer, des attentes fortes

Le préfet a salué les efforts déjà menés à la Frayère, précisant “qu’une centaine d’interpellations y ont eu lieu ces dernières semaines. Nous sommes présents tous les jours. On a mobilisé les moyens nécessaires, entre forces locales, appuis départementaux et équipes mobiles, pour répondre avec détermination”.
Il rappelle aussi que de nouveaux outils juridiques seront utiles, notamment la loi narcotrafic récemment adoptée, qui comprend la création d’un Parquet national anticriminalité organisée (Pnaco).
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Le message, lui, est tout de même assez clair. Le combat contre les réseaux va se poursuivre, sans répit. “Nous ne lâcherons rien, ne laisserons aucune place aux trafiquants et aux consommateurs”, a‑t-il martelé. Il promet “des résultats concrets” grâce à une action “résolue et déterminée”.
Autre point soulevé, la question des consommateurs. Pour le préfet, il faudra s’y attaquer plus frontalement : “C’est une question essentielle. Sans eux, il n’y aurait.” Il appelle à une vision de long terme : “Il ne suffit pas de se montrer et de repartir.”
Quant au manque d’effectifs policiers à Cannes, notamment d’enquêteurs, le préfet reste prudent. Il évoque une coordination des forces de l’ordre sans entrer dans le détail.
Cannes reste tout de même loin des pires. La cité des festivals occupe la 60e place sur 358 villes moyennes les plus concernées par le trafic de drogue, avec une hausse contenue du phénomène sur un an (+0,6%).
